Libérééééeee, Delhi vraiiiiiie. A Paris, la cuisine indienne sort enfin de sa torpeur qui semblait l’empêcher de proposer autre chose que des caboulots ultra-popu à La Chapelle ou des adresses maharadjesques avec personnel en turban. La preuve avec ce Delhi Bazaar, joli bistrot ouvert par deux anciens soutiers de la start-up nation Bastien Peccoux et Alexis Gracio, associés au chef bangladais Eqbal Hossain.
La salle bruyante comme la gare de Jaipur propose une rassurante déco qui louche vers le Darjeeling Limited de Wes Anderson (vieilles affiches en hindi, chaises en Formica, ventilo en rotin). La carte propose des classiques (poulet korma ou paneer tikka) et surtout du moins vu, comme les chaat, ces fritures (largement végé) proposées dans les rues du nord de l’Inde, ou un biryani cuit sous une croûte de naan. Tous les plats débarquent en même temps, rappelant que les « petites assiettes à partager » en Inde, on connaît bien. Le beetroot tikki, une croquette de betterave escortée d’un doux chutney de menthe, déroule un croustillant rassurant à défaut d’un goût très prononcé. Le butter chicken, lui, évite l’écueil du trop timoré avec un poulet bien grillé et une sauce un peu relevée qu’on racle à même le caquelon avec un honnête cheese nan.
On peut rincer tout ça avec un cocktail twisté hindou (mule à la cardamome…) ou une biotiful petite carte des vins : riesling blanc Coup de Foudre de Bernhard & Reibel (28 €), languedoc Mas des Disciples de Frédéric Kast (34 €)… Une excursion indienne convaincante et festive.