Le mieux est l'ennemi du bien. C'est ce qu'on se dit dès le premier coup d’œil au Dunkerque. Cette immense et jolie brasserie a ouvert ses portes il y a quelques mois sur l'avenue Trudaine, tout aussi belle, à deux encablures de Barbès. Dans un style industriel, avec matériaux bruts et éclairage très travaillé, le lieu comprend une large salle et deux terrasses.
En plus de cette déco très (trop?) tendance, l'établissement mise sur une carte alléchante. Côté boissons, rien n'est laissé au hasard. Des rhums soigneusement sélectionnés aux cocktails, en passant par les bières estampillées Brasserie de la Goutte d'Or, tout fait mouche. Quant aux spécialités culinaires proposées, elles mettent toutes l'eau à la bouche : carpaccio de Saint-Jacques miel et truffe, salade au chou kale, millefeuille d'aubergines et chèvre... On salive en passant commande.
En entrée, la soupe de potiron (6,50 €) s'avère un bon choix. Accompagnée de croûtons, lardons et Bleu d'Auvergne, elle est onctueuse à souhait. A côté, le crabe et tartare d'avocat aux agrumes (12 €), pas assez relevé, fait pâle figure. Même inégalité pour la suite : la salade de chou chinois, poulet grillé et avocat (14,50 €) tient ses promesses. Mais le fish and chips (17 €), quelque peu fade, déçoit.
Rebelote en dessert : si le millefeuille caramélisé aux fruits rouges est un peu trop cuit, la tarte au chocolat se révèle délicieuse. On regrette cependant le goût chimique de la sauce à la pistache qui court dans l'assiette…
Ce midi-là, un jour de semaine, on déplore un service très long. Mauvaise destination pour les salariés du quartier venus pour la pause déjeuner. Après deux heures et une addition un peu salée, on fait ses adieux au Dunkerque dans l'indifférence générale. Les serveurs, qui n'ont pas pris la peine de présenter le plat du jour, ne lèvent pas non plus les yeux pour dire au revoir. Le mieux est décidément l'ennemi du bien, surtout quand on oublie l'essentiel.