Fitzcarraldo (avec deux R), c’est le nom du film où Klaus Kinski promène son regard mystique, son costume froissé et sa folie furieuse en plein enfer vert amazonien. Fitzcaraldo (1 seul R), c'est le nouvel ajout dans le carnet d’adresses joufflu de Chambre Noire (Furia, Centre Culturel…) où la végétation reste sagement contenue dans le square Maurice-Gardette de l’autre côté de la rue et où on ne croise aucun Jivaro irascible !
Mais cette petite salle minimale (un comptoir en bois, un miroir ciselé, des chaises tressées…) cumule les nouveautés pour Chambre Noire : on peut y déjeuner (une première !), et surtout, le vin ne tient plus la vedette (même si quelques quilles allemandes bien choisies patientent sur les étagères). Ici, ça fermente dur. Du pain, des pickles, des boissons…
On commande donc un sandwich parmi les trois du jour (dont deux végés) : un bagel au thon mariné et aneth. Pour patienter (car le service se montre bien lent), on sirote un kombucha maison à l’hibiscus joliment aigrelet. Entre les deux tranches de pain au levain maison dense et croustillant, des malossols tout juste sortis des bocaux, un (petit) peu de thon à la mayo et une grosse tranche de tomate. Un sandwich acidulé, bien dans l’esprit delicatessen du lieu, mais à 12 €, ça pique un peu. On se sucre le bec avec un cake banane chocolat qui troque la finesse pour l’efficacité. Bref, une adresse plaisante (notamment sa petite terrasse quand il va faire beau) qui va beaucoup gagner à étoffer sa carte et… à dynamiser son service !