160, c’est l’année de naissance du général Guan Yu, fidèle serviteur de la dynastie Han. Mais aussi le nombre de plats composant le menu de cette nano-cantine chinoise érigée en 1989, qui s’est refait une « beauté » en 2016 pour aligner tables à touche-touche, carrelage gris souris, néon jaune poussin et canards laqués rutilants.
Pour s’y retrouver dans ce bottin à prix tenus, plusieurs possibilités. Fermer les yeux et pointer l’index au pifomètre, au risque de finir avec une salade de méduse, une marmite de nerfs au navet (14,50 €) ou des tripes de bœuf « variées et parfumées » (numéro 123, page 6, au cas où !). Autre option : nous faire confiance, et foncer sur l’excellent canard laqué, à la chair juteuse et à la peau parfaitement dorée, accompagné d’un délicat jus de cuisson ; harponner le poulet cuit à la vapeur, sauce au gingembre frais (vraiment fait maison) et broussaille de coriandre fraîche ; alpaguer la réjouissante salade de haricots verts sauce XO (servie toute l’année, la saisonnalité n’étant pas la priorité de la maison), ou plonger pour la très bonne soupe de raviolis aux crevettes préparés à la main juste avant le service.
Et pour faire glisser les haricots rouges au lait de coco (5,50 €) ou les fraises chinoises au sirop (4 €), éviter tout ce qui a été vinifié, et préférer une mousse Tsingtao (4,50 € les 33 cl), une carafe de thé glacé (4 € le litre), voire un shot de Mei Kuei Lu (alcool de riz flirtant avec les 55°, 4,50 € les 2 cl). Au risque de finir aveugle.