En allant glaner des draps en lin lavé à presque un demi-smic au concept store Merci, on est tombés l’autre midi sur la fine flor de la cuisine mexicaine ! En cause, le chef Robert Mendoza – passé par le Saint Sébastien et Vivant 2 – qui a ouvert début novembre avec The Social Studio un bistrot dans la veine de la nouvelle scène culinaire mexicaine (à l’image de Molino El Pujol et Rosetta), entre classicisme et sophistication.
Dans cette salle joliment dresscodée mêlant boui-boui latino (nappes en papier, luminaires sombrero, chaises de récupe) et néo-bistrot parigot (sol en béton ciré, verrière sur jardinet, serveurs lookés), défilent pour nous une ribambelle de petits plats transcendés par des produits de première bourre (poissons de petit bateau, maïs violet d’Oaxaca), des cuissons de concours et des dressages de velours : carottes rôties délicatement posées sur une sauce macha (piments, cacahuètes pilées et huile de sésame) adoucie à la crème crue, dans une union hyper graphique rendant sacrilège le premier coup de fourchette. Puis une dorade entière en portefeuille (pour deux), désarêtée et à la cuisson majuscule, alanguie dans la même sauce rutilante avec buisson d’herbes fraîches, servie avec les fameuses galettes de maïs violet à remplir soi-même du fretin, puis à doper d’un twist de citron vert pressé. Une quesadilla maison abritant champis de Paris et fromage à raclette, le tout langoureusement recouvert d’une sauce guajillo (piment, ail, oignon), avant une mousse chocolat-mezcal bien punchy.
Pour faire glisser les solides : une carte courte qui gagnerait à s’étoffer, avec des mousses d’outre-Atlantique (cocktail Michelada à la bière, à 8 € quand même !), du vin de chez nous (macération alsacienne du collectif Pépin à 36 € la bouteille), et quelques mezcals bien sentis, notamment les excellentes fioles Neta spirits histoire de se mettre encore un peu plus le fuego au palais !