Après avoir frenchisé la rue du Nil et une partie de Londres (Covent Garden), Grégory Marchand pose ses cliques et sa toque du côté de SoPi, bien décidé à conquérir le quartier avec « une version sexy-trash de sa cuisine ». Planqué au cœur du Grand Pigalle Hôtel, le resto régale la foule branchic dans une déco habillée par l’indéboulonnable Dorothée Meilichzon, la décoratrice d'intérieur de l'Experimental Group, qui aligne ici comptoir en marbre vert, chêne brut et fresque en céramique.
Au menu ? Une foultitude de plats à dévorer en bande (entre 7 et 27 €) dans des assiettes signées Marion Graux. A l’image de ces crunchy nuggets de ris de veau et sa revisite iodée au caviar (qu’on avait déjà croisée chez Frenchie - Bar à Vins), dont on va chercher les derniers bouts de panure dans une crème crue (allez-y avec les doigts). Mais aussi un vivifiant et très estival thon rouge de Saint-Jean-de-Luz, twisté de menthe, framboise et granité de concombre. Ou encore, et parce que le bonhomme bosse les pâtes à la perfection, des redoutables taglionis à l’encre de seiche, moules, chorizo et paprika fumé, qu’on finit de saucer avec l’excellent pain de Thierry Breton. Le Graal ? Cette queue de lotte grillée au binchotan (charbon japonais) à la cuisson parfaitement maîtrisée, épaulée d’un tempura de fleur de courgette, poivre vert frais et combawa.
Pour un finish coquin, foncez sur la tarte aux fraises crème d’amande, confiture de fraise et son sorbet au thym. Et pour faire passer le tout, des vins tendance nature/biodynamie, à l’image de notre saumur blanc Poil de Lièvre de Sébastien Bobinet, ou ce blanc ligérien d'Alexandre Bain (cuvée 68)...