L’Ibère peut être rude mais son resto porte beau ! Des zelliges gris souris, du bois, des briques, et cette cuisine à double vitrine donnant à la fois sur la salle et sur une cour végétalisée. Un décor qui claque où Iñigo Ruiz Rituerto, chef basque-espagnol passé par le Jourdain, illumine tout le quartier avec sa formule magique du midi. Pour 20 €, on se régale d’une cuisine simple, équilibrée et franche. Entame avec un velouté froid de carotte électrisé par des pickles de poivron, qui tient en respect l’inquiétante chaleur de ce mois de septembre. Avant de voir débarquer une moelleuse courgette farcie aux légumes, feta et grains de riz croustillants sous une sauce piquante mojo picon directement importée des Canaries. Pour les non-végétariens qui nous lisent, il y a aussi une protéine animale proposée (ce midi-là un pavé de cabillaud sauce vierge).
Toujours prompt à lutter contre l’inflation, le chef propose aussi un combo sandwich et dessert (13 €) avec des recettes qui changent tous les jours. Avec ça, on pioche dans une carte monomaniaque naturo-espagnole assez rare à Paris : blanc Rioja Vina Ilusion (6,50 € le verre) ; Vividors del Vi du domaine de l’Apical (34 €), ou rouge Quite de Veronica Ortega (45 €).
Le soir, l’ambiance passe prestement les Pyrénées avec des assiettes à partager (les Français ont galvaudé le mot tapas, s’agace le taulier) : ajo blanco (soupe froide d’amande) ; tacos basque au thon et poivrons ; tempura de poulpe ; arancini de paella… Muy bueno !