Zuru zuru ! Ce n’est pas le résultat d’un match de l’équipe de France mais le bruit d’aspiration que l’on fait avec la bouche au Japon en signe de grande kiffance. Et on zurute le ramen de Ghido à fond ! Cette soupe fut importée à la fin du XIXe siècle par des immigrés chinois dans la ville nippone de Yokohama. Slurpant le savoir à la source, c’est là-bas que s’est formé le Parisien Alain Pok, pour devenir, après de très longues heures de mijotage, ceinture noire de tonkotsu – la version au bouillon d’os de porc – dans sa guérite à carrelage blanc et bois blond.
Dans les bols ? Un consommé dense à l’aspect laiteux relevé d’algue kombu où le rāmenologue du faubourg plonge des nouilles de blé maison, une feuille de nori, deux tranches de poitrine de porc passées au chalumeau, des pousses de bambou, des oignons verts et des épinards, le tout aromatisé à l’huile secrète (soupe tonsio, 15 €). Visuellement, ça évoque un adorable bassin d’apparat, et en bouche, ça donne un bouillon plus confortable qu’un peignoir de satin. Il faudra revenir goûter les versions au yuzu (16,50 €), à l’huile à l’ail noir ou pimentée (17 €).
On peut grailler quelques gyozas en appoint (3,50 € les trois pièces), des domburi (6,50 €) et des glaces de chez JJ Hings en dessert (5 € une boule). A boire, des vins nat’ au verre (3,50 €) ou des thés japonais (3 €). Mais la reusta ici, c’est le rāmen, aussi bon que beau, qui mériterait clairement de faire la couv de Soupe Magazine.