Ah, les petites surprises des restaurants cachés. En déboulant chez Halo, on arrive d’abord dans un concept store/galerie où trônent ici une causeuse en miroir, là un sac sur un piédestal et plus loin un portant de tenues chamarrées. Mais où loge donc le resto d’Halo ? Derrière la discrète porte sur le côté. On pénètre alors dans une pièce baignée de lumière (oh la splendide verrière !) où s’alignent tables en marbre vert et chaises chromées. Pensé par deux jeunes trentenaires, Victor Goyeneix et Matthieu Nicolaï, et dessiné par le studio Mur.Mur, pas d’hallu, Halo envoie du beau !
Depuis la cuisine ouverte, Victor Blanchet (passé par l’Arpège et Top Chef 2023) délivre des assiettes aux chouettes influences basques, qu’il voudrait plus gastronomiques que bistrotières. On entame ainsi avec des raviolis farcis à la txistorra (saucisse avec autant de consonnes que de goût), posés sur un édredon de brousse et lustrés d'un jus de viande puissant mais qui parasite un peu le plat. Puis arrive la selle d’agneau (assez chiche, le poulet de la formule déj avait l'air plus copieux) accompagnée d’une umamiesque duxelle de pleurotes et de shiitakés relevée par un redoutable jus moule et persil.
En dessert, le riz au lait, avec, pêle-mêle, un crumble de maïs, un caramel anisé et une glace au pain, gagnerait à plus de simplicité. Pour remplir les verres, la carte propose des cocktails faiblement alcoolisés (comme le Bomber au vermouth, xérès, kombucha à la feuille de figuier) et des vins faiblement sulfitisés (rhône Virgule de Bryan Deleu, muscadet de la Tour Gallus…). Après quelques réglages, voilà une adresse devrait régaler les dej de Fashion Week et les dîners en tête à tête.