Pour qui ? Les bandes qui veulent du poisson cru ET une petite ambiance boîte de nuit
Plat culte ? Etonnament, moins les ceviches que le riz au poulpe, fierté maison.
Récemment repimpé, et doté depuis mars dernier d'un tout nouveau chef d'origine mexicaine (le jeune Juan Carlos Récamier, qui tenait à San Diego un ceviche bar), le resto de l’hôtel 1K revendique le statut de navire amiral de la cuisine péruvienne à Paris. Rien que ça. Le lieu se veut festif, quitte à oser une déco un peu flashy et une bande-son parfois mal dosée : l’idée est visiblement d’avoir l’impression d’y faire la fête en même temps qu’on s’envoie tiraditos et cocktails maison.
On ouvre donc les festivités en commandant un pisco sour, apéritif national tout en citron, fort bon mais bien peu profond (11 €), surtout comparé aux cocktails du bar voisin. A notre grande surprise, le tiradito nikkei (jolies tranches de thon rouge, mousse d’avocat, soja et jus d’agrumes, 16 €) est un peu timide : on aurait presque l’impression que le chef n’a pas voulu brusquer nos petits palais d’Occidentaux, qui en ressortent un peu frustrés. Même sentiment sur le maïs en trois façons (cru, soufflé et en galette), solide mais sans relief (7 €).
Heureusement, les plats qui suivent font monter la température. Le arroz con poulpe (riz au poulpe, 22 €) est généreux, et surtout, c’est sans doute le poulpe le plus fondant de la rive droite : une révélation. En face, le lieu jaune joliment nacré et sa purée de topinambour aux asperges sont nickels – mais, excepté les chips (de topinambour itou), le dépaysement est très limité. Jolie découverte, en revanche, côté dessert, où le lucuma, gâteau de patate douce, arrive avec un granité de fruit du dragon, épaisse crème glacée & carpaccio de physalis : les textures s’additionnent savamment, sans jamais faire perdre à l’assiette sa cohérence (9 €). A l’image du lieu, à la carte harmonieuse à défaut d’être merveilleuse.