Ippudo nous aura tenu en haleine jusqu'à la dernière minute. Ouvrira ? Ouvrira pas ? Depuis l'annonce de l'arrivée du roi du ramen à Paris en juin dernier, les spéculations allaient bon train. Un resto aux Halles ? Cet été ? A la rentrée ? En février ? Le 12 ? Non, finalement le 19 à midi ? Et nous voilà donc le jour de l'inauguration, prêt à affronter une file d'attente proportionnelle à l'engouement des fans sur la page Facebook.
Jusqu'à 13h, la file s'allonge et une grosse vingtaine de courageux résiste et trépigne dans le froid. Parmi eux, pas mal de Japonais. On entend dire derrière nous que les tarifs sont bien plus élevés que dans les Ippudo japonais (12 à 17 € le ramen). Rien de surprenant pour un restaurant très attendu à Paris qui finit par s'implanter en plein 6e arrondissement. Tout le monde espère retrouver au moins la même qualité que dans l'établissement londonien, dont le succès a été retentissant.
13h pile et la délivrance enfin : les portes s'ouvrent et les premiers clients sont accueillis par un tonitruant « bienvenue » en japonais. Le personnel, en nombre et souriant, s'affairent pour installer tout le monde en un temps record dans cette salle tout en longueur à la déco épurée. Avec la carte, on nous remet un petit manuel pour apprendre à bien apprécier les ramens. « En France, il est peu commun de faire du bruit en mangeant mais pour apprécier un ramen au maximum, il faut faire du bruit. Chez Ippudo, nous encourageons les "slurp" et nous leur donnons un nom : "zuzutto" ! ». Si la tradition et la qualité sont essentielles chez Ippudo, être ouvert et pédagogue l'est donc aussi.
Nous sommes servis en moins d'un quart d'heure. Le Akamaru spécial dégage un délicieux fumet : le fameux bouillon tonkotsu qui a fait la réputation de l'établissement. Le plus agréable, c'est de réussir à apprécier séparément chaque saveur qui compose le ramen : porc chashu (un délice), œuf mollet (très bien cuit), champignons kikurage au sésame (succulents). Et les pâtes, évidemment, dont nous avons pu choisir la cuisson, « kata » (al dente), et qu'on déguste donc en zuzutant. Les amateurs de cuisine plus relevée apprécieront la Karaka, le ramen aux épices japonaises et à l'huile pimentée.
Un seul bémol : la petite taille des gyozas, très bons, mais sans doute un peu chers du coup (6 € pour 6 gyozas). Ce qui ne nous empêche pas de sortir rassasiés et satisfaits : ca valait le coup d'attendre.
Deuxième adresse : 74 Rue Jean-Jacques Rousseau, Paris 1er