Pour qui ? Les cinéphiles entre deux films (le Cinéma des Cinéastes et le Pathé Wepler sont à deux pas)
Plat culte ? Le phô de bœuf Maine-Anjou, plus convaincant que le Bo bun
C'est devenu l'usine. Grosse déception pour cette "can-ting" vietronomique qu'on avait beaucoup aimé à l'ouverture, il y a de ça deux ans. Toujours aussi sympa dans la déco : grandes baies vitrées, guirlandes de mini-Nón Lá, le chapeau conique des rizières... Dans l'assiette, travaillée pour des palais occidentaux, c'est pas la folie. Le phô au bœuf Maine d'Anjou est pas mal -bonne bidoche (le boucher Olivier Metzger), bouillon très clair en revanche. Les bun, censés être la spécialité du lieu, sont chèrement facturés (11 €-13 €) et manquent de liant. Il y a le classique au bœuf, et des versions moins vues au poulet, saumon, crevettes ou veggie.
On chipote du bout des baguettes un Tom bun : vermicelles de riz, fines lamelles de carottes et concombre crus, cacahuète pilée... Gambas décortiquées et poêlées sans saveur, pousses de soja quasi inexistantes, coriandre fade (quand on pense que dans la cuisine viêt, les herbes font tout !) Bref de l'assemblage, manquant de liant, chiche en sauce. Bien : la carafe d'eau automatique, où infusent citron vert et menthe. Les grandes tablées en terrasse sur le trottoir, avec bancs d'écolier. Des couples, plutôt jeunes, et des bandes de copains. Desserts gourmands, comme ce Che Bap (4,50 €) : des perles de tapioca (mollassonnes) baignant dans du lait de coco (trop sucré, vite écœurant).