Ouin-ouin, vous ne savez pas où manger à Saint-Ouen en dehors des pupuces ? Heureusement pour vous, voilà Jeanjean. Un lumineux bistrot moderne en briques blanches, (faux) casson et comptoir boisé où rayonne, depuis sa cuisine ouverte, Jean His, qui a quitté le rivage parisien de Terra pour la Seine-Saint-Denis. Il y déroule une cuisine du marché bien sous tous rapports, notamment qualité/prix (même si on aurait aimé une formule dej).
Le midi, on ouvre le feu avec un coquin œuf mollet trônant dans une crème d’asperge verte douce comme une caresse de chinchilla, saupoudrée de crumble au parmesan. Puis, remontant le courant, arrive une darne de saumon d’Ecosse escortée d’un kapla d’asperges blanches dans une chlorophyllienne crème à l’ail des ours. On clôt avec une pétulante pavlova aux fraises et rhubarbe fouettée d’une huile au basilic.
L’hydratation est assurée par une carte des vins plutôt classique dans le genre nature : côte-roannaise Sérol (6 € le verre/ 29 € la bouteille) ; hautes-côtes-de-beaune de Fanny Sabre (64 €) ou muscadet de Jo Landron (35 €). Le soir, comme beaucoup d’adresses, la cuisine bascule en assiettes à partager avec arancinis à la truffe, carpaccio de bar de ligne, cecina de bœuf… Sans bégayer, on l’affirme : Jeanjean assure assure.