Un nom d’aïeule pour un resto qui a de la gueule ! Nichée en face d’un mur aveugle de Notre-Dame de Lorette, la vaste adresse bistronomique de Sylvain Parisot (passé par l’Astrance) et de son épouse Keiko en met plein les yeux : béton ciré et lumière zénithale, jardin intérieur et murs terracotta, grande table de bois brut et mobilier nordique. Associé au duo Éric Delbart et Dan Humphris de l’épicerie Humphris et de la ferme bio d’Heurteloup (91), le chef n’a pas à chercher bien loin pour ciseler des produits ultra-locaux dans une formule dej très travaillée (35 €) que tous les cadres du coin s’arrachent.
Ce midi-là, on y pioche des tranches de céleri et tahini au parmesan, attisées d’allumettes de maquereau fumé et d’une belle vinaigrette à l’huile de laurier. Enchaînement hivernal et pas banal avec une épaule de cochon aussi confite que fondante, mouillée d’un vigoureux jus de viande et escortée d’un vibrant diptyque salsifis grillés-mousseline de topinambour douce comme un labrador. On fait couler avec une carte des polyphénols pas branquignoles : sept vins au verre comme cet ardèche rouge Tous Cousins de La Vrille et le Papillon (11 €) et une sélection nature qui se tient : domaine de la Pépière en loire blanc (28 €), domaine Guillot-Broux dans le Macônnais (64 €)… En conclusion étonnante, un dessert à la mousse d’avocat (corse !) caché sous un éboulement de tuiles au thym et une glace au pain au bon goût toasté.
Le soir, Jeanne-Aimé quitte ses habits de cantine de CSP+ pour se glisser dans une robe nettement plus luxe (menu dégustation 69-79 €) où l’on croise de l’anguille fumée et miso de pistache ou un filet de volaille au binchotan, palourdes et croustillant aux crevettes… A voir pour aimer.