Pour qui ? Les Parisiens qui veulent changer des éternels barbecue coréens
Plat culte ? Le tendrissime bulgogi de bœuf (16 €).
Délicates suspensions en opaline au plafond, rideaux en toile écrue du Sud-Ouest, mobilier en bois blond... En voilà une bien jolie gargote ! Planquée dans une petite rue au calme, à deux pas du carrefour de la Motte-Picquet-Grenelle, Jium et sa cuisine ouverte détonnent. Ici, promis, vous ne sentirez pas le graillon en sortant !
Dans l'assiette, même raffinement. Chaque plat tourne autour d’une quinzaine d’euros. Oubliez le bimbimbap, malheureux ! La gastronomie corénne est tellement plus riche que ce cliché vu et revu. Même si on louche sur celui de notre voisine, un bol rempli de "pelotes" d'épinards et légumes séchés coréens, à détricoter gentiment, garni de navet, soja, courgette... Et chapeauté d'un œuf (15 €). Rien à voir avec les plâtrées qu’on voit chez les vrai-faux coréens parisiens !
Non, l'intérêt ici ce sont ces petites portions moins vues, picore chiadée : mandoo —sortes de gyozas coréens — ultra crispy (7 €), affolant gueban au poulet en cocotte Staub (riz gluant, pépins de potiron et tournesol, jujube), ravigoré par une sauce soja maison (15 €)... Et puis ce bulgogi aux petits oignons : bœuf extra, viande savoureuse, tendre, cuisson nickel (16 €).
Pour s'hydrater la glotte : thé sengang cha (5 €), bière Hite (5 €), bekseju au ginseng et gingembre (5 € le verre; 20 € la bouteille), soju (15 € la quille) et surtout ces quelques vins français au verre (5-10 €). Du (très) bon : rouge Ratapoil 2016, poulsard nature du Jura, ou chardo lui aussi naturiste et jurassien de Valentin Morel...
Gage d'authenticité : le kimchi offert après l'entrée (rappel : en Corée le kimchi n'est jamais facturé, comme le pain chez nous). Et le fait qu'il n’y ait pas vraiment de dessert (un café à 3 €, ou juste le duo de glaces à 6 € : vanille, yaourt, sésame noir gingembre…) Bonus : la cuvette chauffante aux WC ! De quoi nous (re)faire traverser tout Paris pour rejoindre ce 15e arrondissement !