À la course au Bol d’Or, Kisin est en tête de peloton ! Derrière une discrète façade en lattes de bois griffée d’idéogrammes nippons se cache l’un des plus enthousiasmants comptoirs à udons de Paris… Façonnées chaque matin par le maître Atsunari Umetani avec de la farine importée de l’île de Kyushu, puis plongées dans un dashi à base d’algues d’Hokkaido et de katsuobushi (bonite séchée et fumée), les nouilles cuites à cœur s’y aspirent froides (accompagnées au choix de beignets de légumes, radis râpé ou sauce sésame) ou chaudes, rehaussées d’émincé de porc, de prunes séchées ou de cubes de tofu.
Après quelques sashimis fondants marinés à la sauce soja et un œuf qui n’avait de mollet que le nom (dommage), on opte pour les épatants udons chauds Nibuta, avec quatre belles tranches de bœuf braisé s’ébrouant dans ce bouillon à se taper le nez au fond du bol, avant de fondre pour une glace matcha, puis de courir à la sieste.
Pour faire kanpai au milieu des estampes japonaises, paravents et luminaires/globes, une jolie sélection de sakés (10 à 16 € les 10 cl) dont un Akishika junmaï ginjo à l’élégante trame acide (15 € le verre), du shochu de patate douce (9 € les 7 cl) et même une quille d’irancy de David Renaud (8 € le verre), peut-être plus adaptée à un suprême de pigeon qu’à une cassolette de tofu !