Calme de sous-préfecture, pavés humides et petit square désert, la très tranquille rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, pourtant à deux pas des Grands Boulevards, nous donne l’impression de déambuler dans le centre-ville de Parthenay. Et la Baignoire, adresse que vient d’ouvrir la cheffe israélienne Cécile Lévy, passée par Tekés, plonge dans cette atmosphère provinciale la tête la première avec ses nappes blanches, son argenterie vintage et ses faïences siglées. La proposition écrite à la main dans un carnet louche clairement vers une bistronomie voyageuse (ici du sumac avec de la lotte, là du curry japonais avec une entrecôte) centrée sur le produit. Le minimalisme au service de la régalade ?
On entame avec une assiette de poireaux nappés d’une (trop) puissante sauce au miso où le tsunami d’umami emporte tout (notamment le crumble de verveine) si on a le malheur de ne pas la détendre avec l’escorte de crème crue. Puis déboulent des magrets de canard à la cuisson impec, flanqués de blettes et de champignons de saison baignant dans un jus brun joliment acidulé mais qui aurait mérité, lui, une petite réduction. Bref, une cuisine pleine de bonnes idées qui nécessite encore quelques réglages pour concurrencer les cadors du secteur.
Les vins, comme le menu, tiennent sur une simple feuille. Une vingtaine d’étiquettes nature bien castées : anjou Les Bergères du domaine FL ; alsace L’Ours Blanc de la famille Hauller… A noter qu’une belle table commune se cache dans la cave voutée pour des dîners aux chandelles. Pour basculer du provincial au romantique.