Un jour, verra-t-on des gens quitter la restauration à la recherche de sens dans le marketing ? En attendant, le mouvement se fait plutôt dans le sens inverse et ça nous va bien. Dernières transfuges en date, Alice Chabanon et Chloé Jakubowicz, qui ont troqué Ebitda et PowerPoint contre quinoa et pommes de terre en ouvrant cette lumineuse (et bruyante) cantine au mobilier bistrot chiné, comptoir béton et carreaux miel. Aidées par la cheffe Julie Lachaux, elle aussi reconvertie, elles ne proposent que des assiettes locales (Viandes du Châteauneuf, légume bio des Trois Parcelles dans le Loiret…), de saison et faits maison. Dans la lignée d’un Paloma, la formule dej qui fait du bien au PEA (18 € la totale) attire déjà tous les soutiers du tertiaire environnants.
Ce midi-là, dans des faïences de brocante, défilaient des radis à plonger dans un chouette fromage blanc relevé d’épices ; puis un rassurant ragoût à la saucisse et son honnête purée (il y a toujours une alternative végé) avant de finir sur un gâteau au chocolat bien réveillé par du sarrasin. Ceux qui ont du mal à faire des choix vont aimer la carte des vins nature (6 € le verre et 22 € le pichet), on y trouve un blanc (loire de macération bigarade) ou un rouge (ardèche Elle Tremble). Mais elle s’étoffe le soir pour le dîner grâce à la sommelière An Huynh. Enfin, le week-end, c’est brunch (29 €) autour d’un croissandwich, un œuf et une entrée. Une reconversion qui laisse peu de temps libre !