L’actualité parisiano-bistrotière oublie assez souvent de mentionner les restos de l’ouest de la rive gauche. Ce qui n’empêche pas ces derniers de continuer à vivre leur vie de bistrots autonomes et authentiques. C’est le cas des deux adresses de Thierry Faucher, L’Os à Moelle, et sa cave, plantées dans le quartier Lourmel.
Si la première est dédiée à une cuisine bistronomique, la seconde, véritable table d’hôte, est un lieu généreux et rare. On s’installe sur une des grandes tables en bois, où l’on fait connaissance avec ses voisins, mais aussi avec les entrées joyeusement campagnardes, comme ces terrines, ces carottes râpées, ces œufs, ce hareng fumé, cette salade de choux rouge. Tout est à volonté (19 € entrée-plat ou plat-dessert / 25 € entrée-plat-dessert midi et soir). Les plats, eux, mijotent sur un poêle au fond de la salle. Ce jour-là : une soupe de poisson, une brandade de morue, des endives aux jambons, des tripes, de la ratatouille et de la polenta. Evidemment, le but n’est pas d'en manger le plus possible, chose difficile tant le concept est orgiaque. Ca vaut pourtant la peine de résister (au moins un peu) à la tentation, pour pouvoir attaquer le plateau de fromages ou se remplir une assiette à dessert de compet’ (riz au lait, île flottante, salade de fruits, pruneaux au vin, gâteau au chocolat, ou nature). Loin de jouer un folklore artificiel, voilà une adresse réellement accueillante et honnête. En témoigne aussi la sélection de vins, issus de petits producteurs respectueux de leurs vignes, comme ce Pouilly fumé 2010, Domaine Guy Baudin (Fumé du milieu, 18 € sur place / 12 € à emporter).