Pour qui ? On cherche encore… Ceux qui veulent cocher sur leur Insta : je l’ai fait ?
Plat culte ? Le dessert : un gâteau au chocolat noyé sous un sabayon safrané
C’était l’ouverture la plus attendue de 2018 : Indra Carrillo, jeune Mexicain passé par les plus grands pianos du globe (Bocuse, Bristol, Moma…) s'installait à SoPi. Quelle déception ce midi-là ! Un menu-surprise cumulant les jeux de cache-cache kitchs. Comme cette coquille d’oursin sur un lit d'algues vertes et de goémon (faut-il les manger ? trololol), fourrée d'une fade mousseline de pomme de terres et de chair de... tourteau. Engloutie par cette masse peu agréable au palais, l'iode disparaît totalement. Ou ce burrito de l’espace, sans couteau ni mode d'emploi : trois tranches de maquereau cru sur une purée d'avocat, cachées sous une rondelle de daikon (radis blanc asiatique). Bancal, tout comme notre serveur, qui ne sait plus ce qu'il y a au menu.
On se console comme on peut avec un blanc riesling de Haag (12 € le ballon), zéro plaisir sur les saint-jacques... vapeur (quel intérêt : on perd toute l'iode) servies sur un coulis de cresson et sarrasin grillé manquant cruellement de sel. A ce stade, plus trop d’attente sur la fin du film : un filet de cabillaud (sous-cuit : impardonnable) encerclé de bibilles-satellites : topinambour, pomme granny... Pourquoi complexifier autant ? Il faut attendre le dessert pour que tout explose enfin, de manière un peu brouillonne : un gâteau au chocolat noyé sous un sabayon safrané, avec dans la même assiette un sorbet à la poire bien équilibré, et un second difficilement identifiable car trop sucré (clémentine ?) A 38 € le menu midi semaine, en plein 9e, c’est d’une prétention incroyable.