Pour qui ? Les couples du quartier tranquilles mais exigeants, et les touristes US qui veulent consommer la France entière en un repas
Plat culte ? Aucune hésitation possible : le caneton rôti. Deux services, deux fois plus de vice.
Depuis deux ans, la Rôtisserie du Beaujolais, puis la Rôtisserie tout court, est devenue la Rôtisserie d’Argent, assumant enfin son statut de petite sœur, version plus accessible, de sa voisine, la Tour d’Argent. À sa tête, le chef Seb Devos réinvente nada, revisite walou, mais récite avec expérience une gamme d’ultra classiques : quenelle, confit de canard, rognons & co… Avec, fiez-vous au nom du resto, une préférence pour la rôtisserie à la broche.
Merveille des merveilles, le caneton aux fruits de saison (en ce moment, c’est embeurrée de choux et clémentines), en deux services (75 €) : le filet d’abord, servi rosé maxi fondant, puis une cuisse au sommet, à l’émouvante croustillance. Tout ça s’arrose, bien sûr, d’un Vacqueyras floqué « Tour d’Argent », puissant mais pas bourrin (13 € le verre).
Avant, on a voulu faire léger : haro sur les poireaux-vinaigrette. Commandez-les pour être gratifié d’un « je vois que vous connaissez la maison » d’un serveur qui en est visiblement très fier. Ils arrivent comme au début de la 5e République, avec œuf mimosa, gros sel et échalotes : pas si légers en vérité, mais parfaits pour débuter.
Après le caneton, encore un effort : le dessert déboule direct de la boulangerie de la Tour d’Argent, juste à côté. L’éclair est servi version ultra choco (10 €), et le millefeuille vanille vous régale d’un joli contraste crousti/crémeux (re-10 €). Comme tout le reste, c’est sûr & maîtrisé mais ça manque d’un grain de folie, qui, définitivement, n’est pas le genre de cette (grande) maison.