Oyez bonnes gens, et n’ayez pas la berlue : le Barlu n’est ni un troquet quelconque, ni un énième bar branchouille caressant le canal, mais un savant mélange de ces deux prototypes parisiens, alliant bon goût et convivialité.
Quand les autres terrasses du quartier sont déjà assiégées par des « soleillovores » affamés, le Barlu tout de jaune vêtu vous attend avec sa petite table inespérée, idéalement orientée, et son service presque parfait. Si, par grand malheur, quelqu'un vous pique cette place tant désirée (cela peut arriver...), la grande salle du bar-resto aux couleurs des sixties et son mobilier dépareillé sauront fort bien vous consoler de n’avoir pas les pieds dans l’eau – surtout si il pleut. A l’heure où votre estomac crie famine et pourrait se satisfaire de peu, le Barlu semble tombé du ciel avec ses plats traditionnels mais savoureux, ses tapas (burrata, pizzas ou planches de fromage et de charcuterie), et son épicerie où les plus pressés font leurs provisions de cakes et de cookies maison.
Les entrées rafraîchissantes, elles, s'avèrent tout à fait honnêtes et offrent une mise en bouche en « bar et lue » forme : une salade de quinoa, grenade, féta et menthe (7 €, ou 13 € en plat), ou encore, un doux combo tomates-mozza-pesto-pignons de pin. Du reste, les burgers (entre 14 et 16 €) sont également honorables, tout comme le steak tartare – très légèrement poêlé sur demande – et, paraît-il, le saumon snacké au sésame que nos voisins de table disent absolument fabuleux.
Situé à quelques pas des deux MK2 qui bordent les quais, le Barlu est le repaire idéal des cinéphiles et des étudiants fauchés (avec sa formule étudiante à 6,90 € pour le déjeuner). Mais il s’agit surtout d’un petit lieu sans prétention où il fait bon traîner de longues après-midi ensoleillées, bercé par les clapotis du canal de l'Ourcq gourmand.