Bookie : un nom à consonance américaine, mais des plats bien italiens ; des serveurs hipster, une déco arty, mais un service et une ambiance décontractés. Les apparentes contradictions de cette pizzeria s’effacent dès que les odeurs de cuisson arrivent à nos narines. On s’installe autour des tables campées sur le trottoir de la tranquille rue de Trévise, ou dans la salle, pièce en briques meublée design. L’atmosphère est bruyante, on se sent un brin serrés et on attend un peu pour passer commande, mais en louchant sur l’assiette des voisins, on sait déjà qu’on va se régaler.
Pour patienter, si on veut la jouer version Little Italy (le quartier italien de New York), on commande un Coca. Si on ne jure que par les boissons de la botte, on prend un Spritz (8 €), un verre de Chianti (4 €) ou carrément une bouteille de Verdicchio dei Castelli di Jesi (24 €), vin blanc de la région des Marches. Puis on se jette sur le menu. Car disons-le, le seul désir qui nous amène dans cette adresse discrète du 9e arrondissement, c'est celui de dévorer une bonne pizza.
Parmi la quinzaine de pizzas proposées, on trouve chez Bookie une poignée de « blanches ». Par opposition à la pizza rossa que nous consommons presque partout en France, la bianca est dépourvue de sauce tomate (elle a été inventée avant que Christophe Colomb ne découvre le fruit en Amérique). On peut ici la goûter en version quatre fromages, à la truffe, à la bresaola… (de 14 à 16 €). Parmi les dix « rouges » au choix (de 11,50 à 16 €), on se régale d’une Elégante, coquettement ornée de mozzarella, tomates cerises, roquette, parmesan et jambon de Parme affiné 18 mois. Moins photogénique mais plus authentique et tout aussi savoureuse, la Diablotine au salame piccante des Abruzzes. Des pizzas fines et molles comme au pays de Dante, à manger avec les mains sans se soucier du fromage qui dégouline.
On peut également opter pour les « pâtes du jour » (les seules au menu) et de grandes salades. Et surtout craquer pour une délicieuse burrata très crémeuse (9 €), proposée en entrée mais à déguster sans complexe à côté du plat principal. On finit sur des incontournables : tiramisu, panna cotta ou tarte du jour. Malgré ses prix assez élevés, le Bookie reste une bonne adresse pour se régaler comme à Rome... Ou Manhattan.