Oui, on peut être posté au coin de la rue du Pôle-Nord, s’appeler Boréal et offrir une adresse chaleureuse comme un câlin de husky. On va arrêter là la métaphore polaire pour se concentrer sur les assiettes proposées dans ce bistrot indus’ et propret ouvert par Charles Neyers (Ramey’s Burger, la Traversée). Le gaillard s’active aux fourneaux aux côtés de la jeune Philippine Jaillet, venue de chez Pierre Hermé, pour proposer une bistronomie de bon aloi aux locaux de ce bout de 18e un peu à l’écart de la hype.
La formule de ce midi-là ouvre avec une variation sur le chou-fleur : fines tranches crues et croquantes coiffant une crème du même légume, douce comme une tête de bébé pingouin (OK on arrête). Délicat, de saison et vraiment bon. On enchaine avec un fish & chips à la panure bien croustillante, convolant non pas avec des frites (déçus nous ? Non non…) mais une purée et des chips de potimarron. Plaisant, même si la purée manquait un peu de tonicité.
On fait couler avec une carte des vins d’une vingtaine de références bio, dont la moitié au verre : Synthèse Blanc du domaine Riberach (38 €), rhône Solstice du domaine Viret (32 €)… Le soir, tenez-vous bien, pas de tapas mais des assiettes franchement gourmandes comme ce coquet coquelet et haricot coco ou un mafflu wellington végétarien au butternut. En résumé, voilà un bistrot qui ne nous laisse pas de glace.