Après être passée en coup de vent au Mermoz, la cheffe Alice Arnoux pointe désormais à l’usine ! Bon elle ne se retrouve pas vraiment à visser des boulons sur une ligne de montage mais s’installe en fait dans le flambant neuf Café de l’Usine, ancienne cantine de la mythique usine de chaussures Spring Court qui n’a plus vu un bleu de travail depuis 1984.
Un grand portail au milieu d’un discret passage bellevillois, une belle cour sous verrière où une grande plateforme en bois attend de peser des marchandises… ah le beau patrimoine ouvrier ! Un antique poêle en céramique nous accueille dans la haute salle du restaurant caché là. Des tables bistrots années 40, une mezzanine, un sol en béton ciré sous une lumière zénithale, le lieu porte beau et distille la bonne dose de cosy vintage sans surjouer la cambuse de Gabin.
Depuis la cuisine pas ouverte (dingue !), la cheffe propose ce midi une carte réduite comme les avancées sociales depuis 2017 (mais largement végé), deux entrée, deux plats, deux desserts pour une totale à 25 balles. La cheffe Arnoux y déploie tout à son aise des assiettes à la rassurante rusticité mais à la précision de machine-outil germanique : fraiches rillettes de poisson enroulée dans des feuilles de blettes et réveillée par condiment citron à la subtile acidité, chaleureuse assiette de coco de Paimpol dans un bouillon de légume, émoustillée par un pesto et de la tomate fumée. En conclusion la gaufre suédoise (plus fine que son homologue belge) sur laquelle tartiner une chantilly maison convainc moins.
Le soir, on retrouve les plats du midi dans un repas en 4 temps (45€). A noter que le lieu ouvrant sans discontinuer de midi à 23h, il est possible de squatter la calme mezzanine en sirotant un café. Bref, voilà la nouvelle cheville ouvrière du cool à Belleville !