Aussi fifou que le Lièvre de mars de Lewis Carroll, ce café du même mois affiche une allure canaille-bohème, dans un 7e plutôt habitué aux cantines à cravatés. Pierre Marfaing a fait de ce vieux bistrot d’angle, Formica, moleskine et casson, un restaurant au charme désuet où l’ardoise propose les inspirations voyageuses du Coréen Jun Jeonggil (ex-Hôtel Bachaumont), successeur depuis 2019 de la cheffe californienne Gina Mclintock, dont il a gardé quelques classiques baroudeurs comme l’onglet Drunken Dragon aux shiitakés ou les popsicles aux fruits frais.
A la carte ? Le carpaccio de haddock aux graines de fenouil, huile de noix et cerfeuil se révèle aussi harmonieux et ensoleillé qu’une compo de Brian Wilson. Le bol de sobas froides aux petits pois, fenouil et estragon rassérène comme une promenade dans un jardin zen. En plat, le tataki de thon rouge et asperges rôties déroule tout en maîtrise voluptueuse. A la fin du set, on s’envoie sans cabrer le fameux cheesecake aux myrtilles et fromage de chèvre. De quoi chevroter d’aise !
L’heure idéale ? Samedi midi, pour un jazz lunch chéri par les connaisseurs ! Au son des guitares swing, le cocktail Champagne Buck, très Central Park, passe crème, mais vous pouvez opter pour un godet de vin naturel : Exilé blanc ligérien de chez Lise et Bertrand Jousset, pet’nat’ bien connu Les Equilibristes, et quilles affables des pionniers du nature Catherine et Pierre Breton ou du domaine de la Marfée.