Pour qui ? Un(e) touriste
Plat culte ? La Pluma à la plancha, avec petits oignons et fenouil au Xérès (28 €)
L’intention était louable : redonner tout son lustre à une institution désormais sexagénaire (le resto du Publicis Drugstore, donc), et la replacer sur la carte des tables parisiennes où voir et se faire voir. Le casting avait de la gueule, avec pour chef exécutif le maestro des fourneaux Eric Frechon (trois étoiles au Bristol) et en Valérie Damidot +++, la star du design britannique Tom Dixon. Las, à trop vouloir jouer les décors 60’s avec ses banquettes moelleuses et ses tables en marbre, le cadre se révèle aussi authentique qu’un casino d’Atlantic City. Quant à la carte, longue comme un catalogue de VPC et axée autour d’une comfort food vaguement fusionnante, elle est tout aussi artificielle. Même les plats historiques des lieux, tels le club sandwich et le burger, semblent avoir pris un coup de vieux.
Conseil : rabattez-vous sur les assiettes plus travaillées. En entrée, la rémoulade de chou-fleur au haddock fumé vaut le détour (14 €). En plat, si vous êtes de ceux qui déboursent 18 € pour un ceviche de maquereaux aux agrumes, mangues et coriandre... Faites-le ! Plus sérieusement, on vous conseille la Pluma à la plancha, avec petits oignons et fenouil au Xérès (28 €). Parmi les plats-signature (non testés) : un poulet pané aux cacahuètes, corn flakes et sauce cajun (25 €), ou des travers de porc laqué BBQ et maïs grillé (29 €), visant sans doute un nouveau riche Texan. Et pour rester français (et bien régressif) : un plat de "Coquillettes pour enfants gâtés" (sic), à... 28 € ! D'autres excentricités (cheesecake présenté sous la forme d’un vieux pavé parisien, faux-filet de bœuf wagyu à 195 € pour deux…) donneront l’occasion de s’offrir l’esquisse d’un sourire. Ça et ce tout nouveau corner de pâtisserie ouvert jusqu'à 2h du matin, proposant Mont-Blanc, éclairs et autres tartes aux pommes. Diabétiques s'abstenir.