Un piano à queue qui trône dans l’entrée, une machine à sous plus vieille que votre tante Berthe et des peintures à l’huile un peu partout… Vous voilà bien arrivé au Jardin de Montreuil, restaurant chaleureux niché dans un petit pavillon de banlieue montreuilloise. Une carte bien pensée et une ambiance de salle à manger : le Jardin de Montreuil et ses deux petites courettes intérieures fleuries séduisent papilles et quinquets. On s’installe en terrasse aux beaux jours ou autour de la cheminée lorsque le mercure est en berne et on se laisse tenter par le menu et sa farandole d’entrées. L’assiette de San Daniele et antipasti (10 €) nous fait de l’œil avec ses fines lamelles d’aubergine fondante et ses copeaux de parmesan. Une mise en bouche sage que l’on accompagne d’un verre de Peroni, une bière blonde aux fines bulles qui aurait mérité quelques minutes de plus au frais. De l’autre côté de la table, un verre d’IGP Côtes de Gascogne dans la main, on plante nos mouillettes croustillantes dans l’onctueuse crème de mimolette qui compose l’œuf mollet. Une entrée gourmande servie avec du jambon cuit ibérique parfumé, de petites pousses de roquette et une tomate confite acidulée. Divin. Si l'on était vraiment dans sa salle à manger, on lécherait son plat.
Le ballet des assiettes commence et les plats arrivent, assez rapidement. Tagliata de filet de bœuf et sa purée à l’huile d’olive pour les uns (24 €), et gambas piquées à la citronnelle et risotto à l’encre de seiche pour les autres (18 €). L’assiette est soignée et généreuse, la viande juteuse et l’écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive plein de goût. Déposées sur un lit de riz noirci par la sépia, une belle poignée de gambas croquent sous la dent. Délicieuses, elles font de l’ombre au risotto, qui lui nous semble un brin fade.
Finement rassasié, on louche quand même sur la carte des douceurs (de 8 à 10 €). Et ce sera uniquement par gourmandise (et professionnalisme évidemment) que l’on cédera à l’appel de l’éclair façon Paris-Brest. Ne vous attendez pas à vous repaître de crème pralinée, l’hommage au dessert de Maisons-Laffitte est avant tout architectural. Comptez une quarantaine d’euros pour un repas complet, une somme relativement honnête compte tenu de la créativité des assiettes et de l’atmosphère détendue du lieu. On reviendra, et cette fois-ci on profitera de la verdure en terrasse et du menu du midi (entrée-plat ou plat-dessert à 13,90 €).