Dans cette touffeur estivale (mais ça vaut aussi pour un hiver polaire), il est tentant d’imiter les hommes du désert ! Rendez-vous donc au Petit Amazigh, coquet restaurant berbère (car Amazigh signifie Berbère en berbère). Poutres au plafond, peinture indigo, vaisselle en terre cuite et tables en mosaïque, y a pas à dire, voilà un chouette décor !
Après une chakchouka frémissante pour se mettre en jambes déboule le couscous en version tradi, graine aérienne et barbaque soignée : brochettes de gigot épicées bichantes ou fondante épaule d’agneau mijotée (notre chouchoute). Comme on est vernis, toutes les viandes arrivent au bras d’une dodue merguez – plus besoin de choisir. Plaisir de plonger la louche dans les chaudrons cuivrés afin de pêcher dans le capiteux bouillon, des légumes fermes et des pois chiches culturistes ! Pas courant et à tester absolument quand la saison des fèves reviendra : le laghmoudh, un couscous kabyle sans bouillon mais garni de fèves fraîches et de légumes du printemps, qu’on sert avec du lait caillé (du Lben mais du lait Ribot ça marche aussi).
Chez Mourad Lazri, l’huile d’olive kabyle et les bons crus algériens coulent à flots : Château Tellagh, coteaux-de-mascara rouge (27 € la bouteille) ou poétique rosé Sahara gris des Sables d’Algérie (9 € le quart). La palanquée de desserts maison saura vous mettre à l’abri d’une crise d’hypoglycémie : baghrir (crêpe mille trous) arrosée de sirop de miel, petits gâteaux pour le thé, khobz façon grand-mère ou mille-feuille au lait algérien… Voire orange à la cannelle, pour une fraîcheur bienvenue. Amazing, l’Amazigh !