Qu’ont en commun Mark Zuckerberg, le cerveau de Facebook, Madame Michu et la top model Kate Moss ? D’avoir un jour cassé la croûte dans cet authentique troquet. Improbable mais véridique, même si l’on a du mal à s’imaginer la brindille s’enfiler un pied de cochon grillé au vinaigre de cidre (17,50 €) en pleine Fashion Week. Formica jaune et rouge, nappes à carreaux vichy, sifflards au croc, fromages au lait cru : à un jet de Rolex de la rue de la Paix et de la place Vendôme, ce « rapide croûte auvergnat » rescapé des années 1950 est une bénédiction.
A l’heure du déj, une file d’attente longue comme un jour sans pain empêche les curieux d’entrer. Agglutinés devant le zinc, salive au bec, ils reluquent la confection des sandwichs. Dans sa crousti-baguette signée Julien, le jambon à l’os (de Bretagne) est tendre et parfumé, véritable antidote aux tranches rosées sans goût ni odeur que l’on trouve dans les supermarchés. Comptez entre 5 et 8 balles le casse-dalle. Pour faire glisser le tout, saint-pourçain à la ficelle, morgon de Foillard (33 € la quille) ou chablis vieilles vignes du Domaine des Genèves (6,50 € le ballon).
Midi et soir, à l’ardoise, crayonnée de frais, tous les standards du cru : soupe à l’oignon gratinée (8,50 €) ; escargots de Bourgogne (18 € la douzaine) ou foie gras de canard maison mi-cuit (16,50 €). Côté plats, du lourd : magistrale andouillette à la ficelle de l’Argoat (18 €), filet de bœuf sauce au poivre chahuté de délicieuses frites maison (27 €) ou encore poulet fermier (17 €). Gardez de la place si vous pouvez pour les desserts, fort honorables (7,50- 8,50 €) : crème brûlée à la pistache, flognarde (tarte) à la poire, balèze millefeuille… Un rêve pour touristes qui roulent des yeux ronds devant toutes ces merveilles. Bon à savoir : le lieu est privatisable les lundis et samedis soir. Idéal pots de départ ou anniv !