Pour qui ? Un chasseur sachant chasser sans son chien
Plat culte ? Le pâté en croûte ou le lièvre à la royale
Peu de restaurants à Paris proposent un lièvre à la royale, une daube de sanglier au vin rouge ou une entrecôte de cerf aux raisins, figues et châtaignes. Le Repaire de Cartouche fait partie des rares opus qu’il faut connaître. Le chef Rodolphe Paquin a blanchi du poil mais la déco de son resto, elle, n’a pas vraiment bougé. Deux salles, l’une sur le boulevard, l’autre sur la rue Amelot, aux antipodes des bistronomiques épurés à ampoules suspendues : boiseries rustiques, fusils de chasse, fresques à la gloire de Cartouche… Ce brigand au grand cœur, mi-Arsène Lupin mi-Robin des Bois, qui pillait les riches pour redistribuer aux Gilets jaunes de l’époque (et mourut atrocement supplicié au XVIIIe siècle, berk !). La légende dit que le roi de la cour des Miracles se serait réfugié en ces murs lorsqu’il aurait déserté l’armée en 1713.
Quoi qu’il en soit, on y mange bien, des plats tortorés dans la plus pure tradition française. La spécialité de cette vénérable institution ? Les viandes de gibiers, qui, en période de chasse, sont les vedettes de la carte. Ça reste très sage, avec au déj en semaine une épatante formule à 22 € et un menu à 24 € (42 € au dîner). La carte de vins, pléthorique (plus de 400 références !) est à la hauteur de la cuisine – les premières bouteilles avoisinent les 25 €. Le week-end, on s’y régale d’un brunch des familles à 39 € avec poulet rôti et frites maison.
Sachez qu’il est préférable de réserver tôt, car au fil de la soirée, certains plats sont liquidés en fonction des arrivages. En entrée, l’œuf cocotte aux trompettes-de-la-mort est un péché auquel on ne résiste pas, tout comme la grande spécialité du chef, son fameux pâté en croûte qu’il décline en fonction des saisons. A l’heure où tout Instagram ne jure que par la Maison Vérot (certes très bon), c’est parfois bon d’être un peu réac.