Il a changé le Rigmarole ! Depuis 2019, on y a fait quelques dîners mémorables à base de brochettes au binchotan et de pâtes tricotées main dans la pénombre boisée de cette caverne de standing. Ensuite, le couple de patrons Robert Compagnon et Jessica Yang a ouvert Folderol, un bar à glaces maison et vins naturels qui a déclenché l’hipsterie collective (à raison). Quand soudain, chez Rigmarole, ils se mettent à faire de la… pizza ?! On est à deux doigts de se dire que le nom de ce resto qui veut dire “charabia” en anglais ne lui va pas si mal…
Mais il y a une explication à cela : le duo attend un enfant (mazeltov !) et a décidé de prendre un congé de “pizzaternité” bien mérité, histoire de troquer le fourneau pour le landau. Alors jusqu’en mars 2023, ils laissent les clés au néo-boulanger Dan Pearson (ex-Ten Belles), ceinture noire de pétrin et surdoué du sourdough, qui a appris l’art subtil de la pâte à pizza avec l’obstination d’un moine Shaolin. Le soir, la carte affiche donc six circonférences, de l’élémentaire sauce margherita (16 €), à la flammekuechante patate-citron confit (18 €) jusqu’à une mystérieuse carte blanche au bon vouloir du cuistot (16-22 €).
Résultat ? Une pâte au levain reposée 36h pour une pousse en douceur. Ça donne une pizz’ savoureuse, alvéolée et dalmatienne aux faux airs de galette indienne. On a l’impression qu’elle est montée comme un naan tant elle trouve le bon équilibre entre une croûte joufflue mais pas bouffie et un centre fin et joueur sous la dent. Dans la “numéro deux”, Dan ajoute une sauce tomate maison qui a du goût, une mozza de bufflone de qualité et un bon jet d’huile d’olive pour enluminer l’ensemble. E basta : la pizza la plus attendue de l’année tient ses belles promesses ! Alors pensez à réserver car ils font 80 pizzas par jour - et pas une de plus.