Pour qui ? Ceux qui vont prendre le TGV, mais uniquement en première classe
Plat culte ? Le gigot d’agneau servi à la (grosse) tranche et sur son impressionnant chariot
Le Train Bleu c’est une institution depuis 1901 (même Line Renaud n’était pas née), un resto de repas d’affaires, de couples bourgeois du 12e en sortie du mois et de touristes en pèlerinage. Tout le monde a les yeux rivés vers les 700 m2 de plafonds classés aux Monuments Historiques. Les patrons (associés depuis peu avec la Maison Rostang, pour sauver une carte qu’on disait en déclin) le savent bien, et facturent le lieu avant tout, à des tarifs dissuasifs : la première formule (plat/dessert) coûte 49 €.
Un prix qui garantit un décor à couper le souffle mais des assiettes qui en manquent un peu. Certes, tout est largement servi, depuis le saumon gravlax (35 €), trônant, bien épais (limite trop), dans son très sage tartare de betterave, jusqu’aux classiques profiteroles, glace vanille et chocolat tiède, généreusement dosées. Certes, la maison est tournée, gare de Lyon oblige, vers la région Rhône-Alpes (ravioles de Romans, volaille de Bresse et quenelle de Lyon), mais elle honore la tradition sans rien inventer.
Passées ces ravioles champi efficaces et leur bouillon qui carbure au sel (26 €), il faut attendre la volaille et son étonnant riz crousti (du basmati grillé, 38 €) pour enfin être surpris. Mention spéciale, quand même, au très beau baba, gigantesque mais aérien, et son rhum servi à discrétion (18 €), ainsi qu’au ballon de pif, conseillé un peu à l’aveugle, mais profond comme ceux de vos fins de soirée (13 € pour 15 cl d’un Menetou-Salon blanc de chez Dionet). On ne ressort pas fâché mais sceptique sur le renouveau annoncé et marketé d’un Café qui sent quand même toujours bon les années 70.