Dans la famille Vaillant, je demande non pas Michel (oh la ref de vieux!) mais le bistrot. Celui qui est sis quai de Valmy, avec ses allures de troquet de village suranné et sa déco rétro kitsch composée d’images de livres de cuisine des années 60, dont on se demande comment elles ont pu régaler un jour… Au contraire du couple Claire Grumellon et Geffrey Valot, les tenanciers de ce valeureux bouclard, qui reviennent à la racine des assiettes de bistrot, sans -néo devant ni -nomie derrière : une graille de comptoir simple et bonne.
A midi en terrasse et contre 20 €, on s’envoie d’abord un hat trick d’œufs mayo qui glissent vers le pylore plus vite qu’un ballon de foot sur une pelouse arrosée ; au second tour, on vote maquereau, à la flamme, avec sauce vierge, flanqué d’une impeccable semi-ratatouille aubergine-tomate; et de finir ces 50 minutes de petit plaisir par un cheesecake destructuré so deliciously 90’s sous de beaux suprêmes d’agrumes. Le soir, pour 5 €, on a droit à des rillettes de poisson ou des radis beurre, et pour 10 €, à de la terrine maison ou des moules à la citronnelle.
Ça boit du nature qui rince bien les amygdales comme ce KV 2020 de Karim Vionnet (6 € le verre) et des binouzes de petite brasserie. On se sert de l’eau dans un godet de brocante griffé Sirop Sport, détail hautement nostalgique pour les plus de 35 ans (“Si c’est fort, c’est Sirop Sport !” – oh la ref de vieux!). Car au fond, Le Vaillant, c’est une machine à déjeuner dans le temps.