Si vous ne connaissez pas l’Equateur, il y a fort à parier que vous n'aurez jamais le réflexe de vous y arrêter. On est nous-même pris d'un doute : planté devant la vitrine défraîchie, on se demande si l'établissement n'a pas fermé sans prévenir. Mais non. Un écriteau pas facile à déchiffrer indique l'entrée et on découvre une salle dans son jus, à la déco qui mériterait un coup de jeune.
Sur la carte, différentes spécialités de gastronomie africaine (Cameroun et Sénégal principalement) et antillaise : mafé, yassa, tiep bou dien, accras de morue, crabe farci. Et le plat phare de la maison, celui qui remporte la faveur des habitués : le poulet braisé au charcoal (charbon) sur pierre de lave.
On commence par un grand verre de punch maison au jus de bissap, boisson typiquement africaine à base de fleurs d'hibiscus séchées. Un peu sucré mais rafraîchissant. En guise de mise en bouche, on partage une assiette d'accras délicieux, pas trop épicés mais servis avec une sauce pimentée (papilles sensibles s'abstenir). Mais cela à un prix : 7,10 € pour sept accras !
Le poulet braisé arrive dans une assiette assez large pour contenir deux cuisses entières. Dès la première bouchée, on est tiraillé entre deux sentiments : on adore le condiment à base d'oignons et de tomates légèrement acidulé, mais le poulet se révèle être de qualité assez médiocre malgré la bonne cuisson au charbon. On termine sur une note positive avec la terrine équatoriale, une sorte de nougat glacé à la vanille avec des fruits secs et des noix caramélisées. Ce très bon dessert n'arrivera pourtant pas à chasser de notre esprit les souvenirs de cantine qu'ont fait remonter les cuisses de poulet.