Pour qui ? Ceux qui cherchent un bon bistrot du côté de SoPi
Plat culte ? La cassolette de joue de veau – une cuisson à fondre de plaisir – accompagnée d’une purée de pommes de terre qui tombe à pic.
Le quartier schizofood du 9e sud n’a pas fini de faire parler de lui. La dernière bonne nouvelle nous vient de la place Saint-Georges, où Enrico Bertazzi et Keenan Ballois récupèrent les manettes du restaurant Les Affranchis. Fidèles à l’esprit de tradition revisitée, le nouveau duo apporte la précision et la bonne humeur qu’il manquait. Après avoir fait leurs classes dans de grands établissements – à l’Arpège et au Bristol pour Keenan, chez Robuchon et Pacaud pour Enrico –, les deux pointures composent et s’amusent dans ce petit établissement au gros potentiel. Ici pas de mobilier design à gogo, mais l’équipe a sa recette pour faire salle comble. D’emblée l’accueil, à la fois professionnel et chaleureux, donne le ton.
Exit les cartes, la découverte des plats se fait à l’ardoise, qu’on nous détaille attentivement. Ce soir-là, c’est la formule entrée-plat-dessert (40 €) qui régale de ses mets créatifs à l’accent du terroir. Départ sur un velouté de petit pois et hareng fumé – subtil au nez, tout en douceur en bouche – ou encore l’œuf parfait façon carbonara, au dressage efficace et aux saveurs généreuses. On poursuit avec du classique mais pas des moins réussis, entre l’agneau au thym et petits pois paysanne, bien maîtrisé, ou la cassolette de joue de veau – une cuisson à fondre de plaisir – accompagnée d’une purée de pommes de terre qui tombe à pic.
La cuisine assure, et on apprécie aussi le service aux petits oignons. Sur les conseils de Keenan, on arrose les plats d’un Amphibolite nature du domaine Landron (à 7 € la ballon, ça fait un peu mal : ça reste du muscadet, les gars !). Final sans regret sur la tatin revisitée, entre son émulsion et un biscuit Arlette. Outre la déco simplette, aux Affranchis c’est avant tout une histoire de sourires et de qualité, alors on réserve sans hésiter.