Dans une rue Olivier-de-Serres tellement froide qu’elle semble n’avoir jamais connu l’effet de serre, Hassan Issa (ex-Maison Issa) et Karim Haïdar (Liza) ont ouvert l’adresse la plus chaleureuse de ce coin de 15e : les Mots et le Ciel. Un grand nom (on dirait un biopic de Saint-Ex) pour une petite salle bien chargée entre vaste table commune, cuisine ouverte, étagères de bocaux, livre de recettes et bouteilles de la vallée de la Bekaa. Ce petit cocon nous emmène goûter le Liban via des assiettes carrément finaudes, pas mangées partout et modérément traduites : au-delà des sempiternels tabouleh ou tzatziki, on croise kebbés (boulettes au boulgour allongées) farcies à l’agneau ou aux épinards, confectionnées devant nous par Karim ; habra nayyé (tartare d’agneau à l’ail) ou, pour les vegés, assiette de fèves cuisinées.
On opte pour des makaneks, des petites saucisses d’agneau et pignons dans leur jus de cuisson déglacé au citron. Une tuerie tout en finesse qui mêle acide et épices, à saucer jusqu’à la dernière goutte. Le plat s’accompagne d’un houmous (23 € l’ensemble, pas donné) plus satiné que votre kimono dragon fétiche. Pour accompagner cette excursion en évitant la sortie de Beyrouth : verre de blanc de merwah Château Ksara (7 €) ou bouteille de rouge Aurora (45 €). Et on clôt avec un baklava plein de love (mais aussi de cajou et de pistache). Pour une exploration plus large de cette gastronomie levantine de haute volée, optez pour les mezze (8 € le ramequin) ou commandez la veille pour un assortiment à emporter.