Pour qui ? Ceux qui veulent s’essayer à la gastronomie sichuanaise… Sans cracher le feu !
Plat culte ? Le shuizhuroupian (20 €)
La cuisine chinoise, des ingrédients de piètre qualité, maquillés à grands coups de sauces cache-misère ? La gastronomie sichuanaise, des plats tellement pimentés et poivrés qu’on ne peut rien sentir après ? Depuis 2016, cet écrin chicos (murs gris perle, toiles d’artistes contemporains et lampes vertes de bibliothèques universitaires ricaines) envoie au tapis tous les clichés du genre. Dans le resto épuré de Claire et Michel Pan, sichuanais pur jus (passé par un palace de Chengdu), les épices font les reustas dans de petites vitrines montées sur piédestal, tels des bijoux de joaillier. Les plats sont quasi tous glutamate-free, et le piment et le poivre, dont le niveau est précisé, se font subtils pour tapisser le palais sans camoufler les saveurs.
Vous pouvez y aller : le bar entier braisé à sec (25 €), annoncé level 3 niveau fuego (le max étant de 4), s’avère étonnamment sage par rapport aux autres sichuanais de la capitale – en gros, il doit correspondre à un 2/5 chez Deux Fois Plus de Piment. Parmi les spécialités qui sortent du lot, foncez sur les raviolis de chair de crabe et porc à la sauce pimentée (10 €) ; la salade iceberg sautée au poivre du Sichuan (10 €) ; et surtout le shuizhuroupian : des tranches de filet de bœuf et de gros dés de tofu mou baignant dans un bouillon pimenté (20 €).
Côté jaja (car oui, y en a !), c’est le grand écart : de 20 € la bouteille (un riesling d’Hans Schaeffler) à 180 € (un corton-renardes grand cru 2008 de Vincent Girardin), avec quatre options au verre (6,50-7,50 €). A sauver de la carte, lacunaire, n’indiquant pas toujours le millésime ni le domaine ? Ce vouvray sec Clos du Bourg 2013, millésime compliqué mais intéressant du Domaine Huet (en biodynamie depuis vingt-cinq ans), hélas pas donné (70 € le flacon).