Stylé ce restau ! Avec sa devanture vert kaki, ses banquettes briochées, son sol carrelé et son bar de granit sombre, Magma la joue bistrot dandy. Une cool dégaine qui règne aussi en cuisine où le chef Ryuya Ono, ancien de chez Bruno Verjus, s’affaire en Dr. Martens blanches. Et en salle, c’est son associée Lucie Paulhan (ex-le Maquis) qui assure le défilé d’assiettes néo-bistrotières classieuses, dans la droite ligne de l’indispensable Vantre.
La formule dej (30 €) nous réveille la gueule d’un gwell, ce lait fermenté de vache bretonne à la crème d’anchois, piqué de grains de maïs juteux et de quartier de prunes poêlées. Puis déboule une photogénique cuisse de pintade montée sur talent haut, habillée de fenouil laminé, sauce à l’anguille fumée, raisins frais et aster maritime – aussi bonne que belle. Et en dessert, on cuillère une quenelle d’ice-cream au laurier – la grande grande glace !
Au dîner, la collection s’étoffe de quelques pièces fortes aux inspis éclectiques et aux tours de main savants : sardines crues sur toast de pain japonais (12 €) ; molé d’agneau-jaune d’œuf osmosé (14 €) ; pigeon entier et piment doux à partager (42 €) ; compote tomate-litchi-glace shiso (11 €)… A boire, du vin nature bien déniché : 6 € le pinot noir d’Ardèche, 42 € la bouteille de chardo du Jura et la rare bière belge Saison Dupont à la tireuse… Bref, Magma est chaud comme une coulée de love !