En attendant que la crise ne pousse les restaurateurs à se reconvertir dans la com, voilà donc Maxime Vaudin, un communicant qui a changé de vie et a ouvert en novembre 2024 ce beau bistrot à Pigalle. La salle claire-obscure joue le minimalisme : comptoir central en marbre, chaises Baumann, grand miroir et appliques 80’s. Un plaisant retour de l’épure (qui rappelle le Volnay ou le Maquis) proposé par Nathan Baraness.
Dans la cuisine fermée (à l’ancienne, on vous dit) s’active le jeune Anglais Jack Bosco Baker. Derrière ce patronyme de personnage de Stevenson se cache un beau CV bistronomique (le Mary Celeste, la Vierge de la Réunion ou feu Robert) et un vrai talent pour une cuisine fraîche et précise qui s’exprime autant dans des classiques français que des inspis britanniques (il y a actuellement une tourte à la viande et à la Guinness pour deux de toute beauté).
Ce soir-là, dans une salle pleine comme un œuf mais en nettement plus bruyant, on pioche à la carte – qui change quotidiennement – un velouté de marron amer umamisé par des choux de Bruxelles et des pleurotes. Une de nos soupes de l’automne ! Puis nage jusqu’à nous un pavé de lieu, moules et seiche barbotant dans une démoniaque sauce au vin rouge façon bisque. La petite carte des vins propose une escorte très nature : alsace de Marcel Deiss (40 €), côte-de-beaune de Fanny Sabre (64 €)… En clôture ultra-classique : un duo de profiteroles très réussies aux choux bien craquants et au choco réhaussé à l’armagnac. Bref, on peut envoyer des fleurs à Magnolia, super bistrot de quartier. On regrette seulement des prix assez raides (le steak au poivre à 32 €, ouch) et l’absence d’ouverture le midi.