Décidément, Paris, ça pique en ce moment. Après le précurseur Deux Fois plus de piment et ses petites sœurs qui jouent la surenchère pyromane (Trois et Cinq Fois plus), les adresses qui mettent le feu à la bouche – avec le sourire – commencent à être légion. Il y a Bang Bang à Belleville et désormais Mala Boom, rue JP Timbaud. Ce n’est pas le nom du dernier Malabar goût dynamite mais la première cantoche sinisante parisienne à servir le málà xiāngguō : un kiffant pêle-mêle sichuanais de légumes et viandes sautés minute, diablement épicés, versés dans un grand bol commun où chacun(e) vient jouer des baguettes.
Le lieu ? Un joli réfectoire avec grandes tables à banquettes orange, gong à la caisse et comptoir en inox devant la cuisine, où les woks en furie crachent plus de flammes que les dragons de Daenerys. Au crayon, on coche ce qu’on veut sur le formulaire de commande parmi les 18 ingrédients, les toppings (coriandre, cacahuète et/ou sésame grillé) et le degré de piquant, de 0 à 5. Pour nous, ce sera niveau 1. Quoi, petit joueur ? On n’est pas venus ici pour souffrir, OK ?!
Ce midi-là, empoissés d’une sauce brune goûteuse qui arrache déjà bien la gueule, on pioche au petit bonheur : échine de porc, soja, champignons shimeji, pommes de terre laminées, gâteau de riz, choux (16 €). Même le délicieux ice tea brûlotte gentiment le palais avec ses baies de Sichuan poivrées (5,50 €). Et on fait précéder le tout d’une salade de pommes de terre râpées quasi crues dans une sauce soja acidulée, bluffante (7,80 €) !
Patrick, le boss, qui a vécu à Beijing et s’est nourri exclusivement de ce mets pendant des semaines, a mis au point sa recette maison, dans le respect des traditions chinoises, sans glutamate et avec des piments sourcés par le néo-épicier Nomie. Lui, il choisit habituellement le niveau 4 de piquant : nous, on vous conseille d’upgrader votre mutuelle avant de tenter l’aventure. Bref, une chouette popote de wok qui pourrait même plaire aux réacs.