Ancien fief de la gauche socialo (François Mitterrand y dévorait régulièrement des pastillas au pigeon), le Mansouria est un cultissime établissement qui régale les fadas de popote marocaine depuis 1984. Trois décennies plus tard ? Rien n’a changé ou presque : le lieu aligne désormais 120 couverts et Fatéma Hal, docteure ès couscous et épices (elle a créé pour Roellinger le meilleur ras-al-hanout du monde !), régale encore et toujours la plèbe en bouillon et graine ultra fine. Cette fine gueule intellectuelle, diplômée en anthropologie de l’Ecole pratique des hautes études, est aussi autrice d’une vingtaine de bouquins, dont, ça tombe bien, Le livre du couscous (2000) et Le Grand livre de la cuisine marocaine (2005) chez Hachette.
Parmi les incontournables, à grailler au milieu d'habitués dans une déco marocaine (lampes moucharabieh, sol à damier et banquettes à coussins) : une incontournable et croustillante pastilla pour la jouer « tonton » (18 € tout de même), fourrée de poulet fermier et topée d’amandes et oignons caramélisés. Le tout accompagné d’un taboulé à l’orge. Plus convaincant encore, un « Kascsou Mechoui » (24 €) et son morceau d'épaule d'agneau cuit au four, flopée de légumes croquants, raisins secs et pois chiches. Et surtout, un plus rare « Kascsou Madfoun » (couscous voilé, 19 €) avec blanc de poulet, semoule parfumée à la cannelle, oignons, amandes et raisins secs.
Pour les fadas de tajine, un large choix est proposé à toutes les sauces (poulet aux figues, agneaux aux pruneaux, boulettes de bœuf et tomates…) Avant, en dessert (non-testé), un assortiment de pâtisseries marocaines (8 €) à arroser du traditionnel thé à la menthe.