Vendredi, 20h30. Après quelques semaines sans se voir, mon frère propose de marquer les retrouvailles en faisant frémir nos papilles. L’établissement, logé au fond du Royal Monceau (excusez du peu), nous accueille sous les cris guillerets du personnel : « Irasshaimase !» (« bienvenue » en japonais). L’ambiance est à la coule, un DJ passe même de la musique branchée. Le cadre est lumineux et élégant, le plafond haut en couleur et les tables rondes se révèlent plaisantes. On opte tout de même pour le comptoir rouge, face aux cuisiniers.
Et le concept est idéal pour resserrer le lien familial : les plats imaginés par le chef Nobu Matsuhisa, star mondiale de la cuisine et fin spécialiste du mariage culinaire nippon-péruvien, se partagent surtout à deux. « Comment ça va au travail ? », dis-je. « Ca peut aller », assure-t-il en me grillant la politesse sur les délicieux makis au saumon. « Et maman ça va ? », poursuis-je, en trempant le tartare de ventrèche de thon au caviar « impérial » français dans la sauce soja au wasabi. Les plats à la minute culottés s’enchaînent, débordent de saveurs et sont entrecoupés de nos « humm » presque en cœur. Ceviche, bar chilien cuit à la vapeur de saké et miso sec, noix de Saint-Jacques, condiment jalapeño, sauce au poivre et au wasabi… Finalement, on est d’accord sur tout, sauf sur ce dernier plat.
Pas grave, on se réconcilie autour du divin cheesecake glacé à la banane et au matcha, que l'on arrose encore et encore de miel. Et à la fin, on est sûr d’une chose : la gourmandise est une histoire de famille.