Oh, le beau parcours atypique ! Revenu d’Allemagne et bossant au Servan, Julien Catelain avait son projet secret : importer à Paris les kebabs qu’il avait connus outre-Rhin. Plus qu’un fast-food anti-gueule de bois, un vrai restaurant populaire. Associé à son compère Matthieu Haddak, il a donc monté Mehmet dans ce coin de 18e. Une bande-son électronique, du carrelage et des murs grattés où une foule compacte de sweats Etudes et de petits bonnets se presse pour dévorer la broche quotidienne de poulet de Normandie (réservation via Instagram très recommandée).
La galette maison tartinée de purée de poivron emmaillotte une viande bien juteuse à la fermeté rassurante, des pickles de chou blanc, des oignons rouges et une cascade de sauce au yaourt. Les frites, plus bronzées et luisantes qu’une retraitée niçoise, complètent ce grand sandwich. Alors, est-ce vraiment le meilleur kebab de Paris ? En tout cas, voilà un sérieux prétendant, même si nous sommes arrivés un peu tard pour avoir les morceaux de viande les plus grillés (pro tip : plus la broche est entamée, moins la barbaque est grillée).
A noter que Julien soigne aussi ses mezze plein d’idées : hoummous et agneau haché, labneh crousti à la chapelure ou boulgour aux amandes acidulé d’une vinaigrette à la grenade à manger sur une feuille d’endive… En dessert, une baklava aux noix de la maison Murat étonnamment pas trop sucrée. Et pour ne pas déstabiliser la clientèle, on boit une courte carte de vins nature : Blank 2022 de Laurent Saillard (40 €) ; Pur Ju du domaine Castell-Reynoard (32 €). Oui, Mehmet est bobo, mais surtout bon bon.