C’est marée montante à Panamas-les-Flots ! Après Sur Mer ou Clamato, c’est le très explicite Mer & Coquillage qui joue l’iode à la joie. Derrière une façade à écailles de céramique azur, voilà un classieux bistrot qui se souvient des Années folles avec moulures coralliennes, banquettes camel, nappes crémeuses et globes d’opaline. Un transatlantique pas que beau qui en a dans la chaudière.
A la barre, le bien nommé Franck Maillot, capitaine de la brasserie La Belle Époque voisine, et le chef Mathieu Poirier, arrivé à bon port bistronomique depuis les rives escarpées de la haute gastronomie (Lasserre, Pré Catelan, Royal Monceau). Le cambusier envoie une belle ouvrage au sourcing plus pointu que le trident de Neptune : colossal oursin de plongée des Glénans à longues langues que l’on couche sur un pain beurré aux algues (12 €) ; moules sentimentales de Groix crawlant dans les eaux vertes d’un curry de Kampot (25 €) ; morceau de bravoure de sole en ballotine sous une croûte de pistache, allongée sur un socle de céleri en millefeuille et émulsion de parmesan… Un missile sole-sole (59 €) ! Et en dessert qui prend l’amer, clémentine corse braisée avec la peau, crumble d’amande et glace vanille-chanvre de chez Glazed, le keupon de la turbine (15 €).
Dans les godets, du vin bio bien coiffé : sancerre à la papa (15 € le verre), classique saint-joseph (65 € la bouteille) ou légendaire clos-vougeot si vous n’avez pas peur que votre addition soit plus salée que la Mer morte (450 €). Car oui, un déjeuner ici coûte le prix d’un aller-retour à La Baule en TGV (première classe), les mâts en moins mais les mets en plus !