Pour son déménagement en 2023, Elis Bond a fait un saut de Pigalle à Guy Môquet ; mais le chef autodidacte, aperçu dans Top Chef saison 13, a gardé le nom de son resto (« Soyez les bienvenus » en fongbè, dialecte du Bénin). Et, plus important, la ligne qui a fait sa renommée, celle d’une cuisine d’auteur qui puise ses inspirations dans l’Afrique au sens large (jusqu’aux Caraïbes) pour mieux les réinventer.
La salle propose une quinzaine de places dans un cadre latérite et teck pour une carte du midi qui se picore sans formule (avec toujours des propositions véganes). L’assiette d’acras de poisson bien croustis déboule non pas avec la sauce chien annoncée mais une noire et rare mayo au mbongo, mélange capiteux d’épices camerounaises. Avant (avec un peu d’attente) un morceau de poulet fermier, à l’impeccable cuisson, alangui sur un roboratif risotto au mafé.
Au rayon boissons, on opte pour un jus d’hibiscus maison mais la carte ciselée par Vanessa Bond, l’épouse du chef, offre un beau voyage entre la France (morgon de Lapierre, beaujolais de Hoppenot) et l’Afrique du Sud (Old Vine du domaine Mullineux). Le soir, l’ambiance se fait nettement plus tamisée et gastronomique avec des menus en trois ou cinq temps à l’aveugle. Car oui, l’Afrique, c’est chic.