Une devanture tout en rondeurs et un nom tout en mosaïque, voilà donc Micho, l’émanation durable de l’éphémère boutique de sandwichs lancée rue de la Michodière (d’où le nom) par Julien Sebbag durant la funeste période Covid. L’adresse a une bonne dégaine de deli brooklynite avec un long comptoir où harponner un mange-debout pour boulotter en regardant bosser les cuistots, des vieux postes de radio, du bois blond. Tandis que le taulier chevelu s’active en salle, la carte propose cinq sandwichs d’inspi séfarade : havita (omelette fine aux herbes), shawarma de poulet et aubergine…
On opte pour le stew. Le moelleux pain brioché hallah, concocté par ces fortiches de Mamiche, enserre un ragoût de bœuf émietté délicieusement juteux, coloré de tahiné, de pickles de chou rouge et croustillé par des morceaux de noisette. Un grand sandwich aussi gourmand que régressif, bon à se lécher les doigts (mais on n’a pas tellement le choix tant c’est compliqué de le manger proprement). Si vous possédez un deuxième estomac le midi ou si vous venez le soir, les petites assiettes d’entrées se montrent bien cool aussi : tarama maison, houmous soyeux comme un corgi sortant du toiletteur, courge rôtie…
En liquide, quelques quilles nature à piocher sur les étagères (La Grande Ourse de Pascal Chalon, Sansoufrir de Claude Quenard), bière La Mie ou infusion Le Bénéfique. Pas d’avis tiède, Micho, c’est complètement bon.