Il n’y a pas si longtemps, les restos coréens n’étaient tenus que par des gens du cru, mais voilà que Thibault Sombardier (Sellae) se lance dans l’aventure avec ce Mojju, signe que la K-food a le vent en poupe ! L’ancien candidat de Top Chef a posé son bistrot « franco-coréen » dans un coin calme du déjà très calme 7e arrondissement, en face de la massive ambassade de Roumanie. Le décor convoque quelques marqueurs asiatisants (estampes suspendues, céramique émaillée vert d’eau) sur un fond de troquet (table en bois, longue banquette à imprimé lacustre, comptoir en étain).
On nous explique -un peu longuement- un menu sans bibimbap divisé en entrées, plats et desserts (le côté franco sans doute). Parmi les premières, on retrouve des classiques de Séoul : galette de ciboulette ou tofu mariné. On se risque sur un trio d’huîtres garnies de kimchi et de (trop) fort piment gochujang qui carbonise le délicat iodé… Dommage.
Les plats se présentent tous sur le même modèle : une viande grillée au barbecue accompagnée de banchan, ces à-côtés servis dans des ramequins pour une ambiance dinette plutôt cool. Nos morceaux d’échine de porc (à la cuisson irréprochable) se retrouvent escortés d’asperges vertes marinées au soja, de kimchi blanc et de radis pimenté – à tremper dans une huile au sésame, un étonnant pesto de wasabi ou une sauce miso et piment. On termine le repas avec une crème au sarrasin et caramel au soja au twist asiatique un peu trop pataud.
La partie la plus hybride de ce Mojju reste la carte des boissons, qui convoque vins de raisin (riesling de Mathieu Zoeller à 65 €, languedoc des Prés Lasses à 40 €) et vins de riz, avec un soju ou ce samyang ju naturel de la Maison de Makoli (80 €). Au final, de bonnes idées à magnifier avec plus de finesse.