Pour qui ? Ceux qui cherchent une vraie izakaya à la cuisine sincère et singulière.
Plat culte ? L’épatante aubergine au miso. Et la farandole de desserts (dont ce tiramisu nipponisé, version haricot azuki et thé vert matcha) !
Quand un resto reste sans quasi bouger d’un iota pendant dix-sept longues années, il y a une raison. Dans le cas de Momoka, celle-ci se nomme Masayo Hashimoto, cheffe dont le talent n’égale que la gentillesse. Dans sa table d’initiés un peu à l’écart de Pigalle, vers Saint-Georges, cette native d’Osaka fait tout elle-même depuis 2003. En 2014, la cheffe a doublonné avec une annexe éponyme, sise au 24 de la même rue, qu’elle songe désormais à transformer en épicerie/take away. Vraie découverte, sa cuisine très personnelle, goûtue, voyage entre Tokyo et Kyoto, avec çà et là des touches françaises. C’est simple : si Paris regorge de prétendues izakayas, nulle autre que celle-ci ne nous a à ce point émus.
Hissés sur de hauts sièges, dans un non-décor, on enchaîne les petites portions. Ce soir-là, dans notre menu omakase à 68 €, on retiendra ce thon rouge cru, subtilement zesté de yuzu (légère amertume), ciboulette grillée pour le côté terreux, baignant dans de l’huile d’olive. Gyozas dodus et croustillants, canaille crabe mou du Vietnam saisi en tempura, à se lécher les doigts ! Gourmands makis au bœuf persillé ; bouillon de sole aux champignons parfumé au yuzu… Divin sur cette quille de pouilly-fumé Florilège 2017 de Jonathan et Didier Pabiot (21 €).
Le clou du spectacle, ce sont les légumes de saison, que Miss Masayo tortore comme personne. Carottes orange et jaunes confites aux algues ; tomates sucrées en salade ; roulés d’aubergine au thon ; champignons eryngii et shimeji sautés, potimarron fondant à la sauce soja et au saké, et bien d’autres encore. De quoi s'enjailler, se laisser surprendre et se régaler. Conseil : vu la petitesse des lieux, réservez plutôt cette délicate adresse pour une soirée en tête à tête, dans l'intimité d'une expérience gourmande à partager.