Nettoyage par le vide pour cet ancien troquet de coin connu dans le quartier pour sa drôle de fresque en céramique cubiste et une brève apparition dans le film Dernier domicile connu en 1970. Le nouveau patron, Pierre Marfaing (Café de Mars), a viré le barda des anciens tauliers (collection de paniers en osier, comptoir en similibois et un « n’engueulez pas le patron, la patronne s’en charge ») pour proposer à côté du lycée Rodin un vaste néobistrot épuré avec murs grattés, chaises Tubinger de 1960, tables en Formica et un antique flipper (gratuit, sur demande !).
Dès potron-minet, cookie et œufs au plat convolent avec un petit café. Et au déjeuner et au dîner, le chef et associé Matthew Ong (ancien de l’Entente) déroulent des recettes de gastropub pleines d’inventions et de taf : splendide ris de veau poêlé sur un lit d’houmous bien citronné, pickles et jus de viande ; fish & chips plus doré que les boutons de guêtre d’un Horse Guard avec une béarnaise maison bien chargée en câpres avant de finir sur une plus convenue panna cotta et fruit de la passion. Petit regret dans ce wannabistrot : l’absence d’une formule midi pour les travailleurs du quartier.
Afin de se rincer le gosier, petite offre de vins nature : côte roannaise du domaine Sérol (35 €), loire de Nicolas Réau (39 €) ou bière de la casa. Et le dimanche matin, c’est brunch ! Bref, l’ancien caboulot popu s’est mué en une belle adresse pour cadre sup… Un classique de Paris.